Edit : Chers lecteurs, vous êtes trop peu à avoir compris le double sens du dernier billet. Il s’agissait d’une déclaration d’amour à TWITTER. Du coup, je me demande ce que vous avez saisi quand vous avez lu « J’ai hâte que tu me RT dans la cuisine ». Bon, tu peux comprendre ReTourner, Rectal Toucher ou encore Radiographie Thoracique, mais je pense qu’on se serait vraiment fait chier avec un manip radio assis sur le rebord de l’évier. Bref, je t’invite à relire, ça va te faire un frisson. Puis comme c’est peut-être moi qui aie mal écrit, je t’envoie de l’amour pour me faire pardonner. Et ce nouveau billet.
Un vendredi, 8h00, j’allais chez le gynéco. Je suis comme ça, moi, je préfère écarter les jambes de bon matin.
Puis là, alors que j’étais assise ligne 6, à guetter Paris comme si je n’avais jamais vu la ville, j’ai aperçu un copain sur le quai d’en face. J’ai agité les bras, articulé comme une folle sans émettre le moindre son, un peu pour lui dire regarde, je suis là, hello, comment tu vas, c’est marrant de se croiser par hasard.
Mais je me suis croisée toute seule.
Je lui ai envoyé un message pour lui dire comment il était habillé. Certes, j’aurais pu faire ça les yeux fermés parce qu’il porte des costards tous les jours, mais le détail de la blonde aux gros seins à côté de lui, c’était la preuve que je ne mentais pas.
Il a ri et trouvé que c’était une drôle de journée. Parce qu’il a croisé après ça d’autres personnes par hasard.
Puis j’ai recroisé bien d’autres gens le lendemain. Toujours par le plus grand des hasards.
On a commencé à compter les points. A s’écrire dès que l’on voyait quelqu’un.
J’ouvrais trois fois plus les yeux.
J’ai croisé des ex.
Des mecs que j’avais toujours vu que tout nus, en fait.
Des anciens collègues.
Des gens que je voulais pas voir.
J’ai croisé beaucoup de copains de copains et de copines de copines.
J’ai croisé trois fois plus de gens que tu ne croises en temps normal.
J’ai croisé Clovis Cornillac, et deux fois de suite rue Montorgueil. Là tu comprends que Clovis Cornillac il fait ses courses Rue Montorgueil comme moi, mais pas dans le même sens.
Je lui aurais bien demandé de coucher pour doubler mes points. Mais le lendemain je me suis trouvée nez à nez avec Légitimus dans le troisième arrondissement, et j’ai pas réussi à me décider.
Mon partenaire de jeu croisait la terre entière. On était dans une bataille acharnée. T’as pas idée comme ce jeu est fabuleux.
Je disais à tous mes amis de jouer eux aussi, parce qu’on s’occupe comme on peut et que ça change de vivre dans un Paris à taille humaine.
J’ai arrêté de lire dans le métro (même si je n’ai jamais vraiment commencé). J’ai dévisagé toutes les rames, tous les rues, j’ai maté tous les culs, parce que y a des gens que tu reconnais pas mal à leur cul, j’ai souvent baissé les yeux parce que si c’est beau d’apercevoir quelqu’un, c’est bien chiant de faire semblant d’en être content.
Puis un jour, alors que j’allais à la banque (en général je vais à la banque quand je dois faire un truc important mais que j’ai oublié quoi, du coup je me dis soit c’était écrire à un ex, soit aller à la banque, et du coup je vais à la banque, je trouve ça plus sûr pour mon avenir, enfin si mes ex veulent bien donner leur avis), j’ai reçu un message de mon pote qui m’annonçait un point de plus.
J’ai eu à peine le temps de lire son message que j’ai entendu mon prénom résonner dans tout Paris (je suis une fille qui retentit, c’est comme ça et pas autrement) : c’était lui, mon pote, qui criait mon nom, tout fou de me voir. Un mois qu’on jouait, et voilà que je tombais sur le cul (enfin sur lui) rue de la Boétie, à le voir là en chair et en os. On bouclait la boucle.
On a tellement ri qu’on a eu du mal à se parler. Puis on a eu du mal à se parler, alors on a ri.
On a décidé de gagner un point chacun mais on se sentait comme des cons, alors on l’a annulé.
On a pensé à jouer au Loto, mais on l’a jamais fait.
Parce que faut reconnaître quand même qu’on avait autant de chances de se croiser une seconde fois par hasard que de finir milliardaires. Ou de coucher avec Clovis Cornillac et Légétimus, et Zemmour (parce que j’ai aussi croisé Zemmour dans les yeux). Puis tous ensemble, et puis avec le gynéco que j’aurais bien invité pour fêter ça.
Bref, je n’ai pas de chute géniale à te donner (pardonne-moi) si ce n’est que depuis je ne croise plus personne (ah si, j’ai vu Charlotte de Turckheim en Smart mais je ne sais pas trop si ça compte). Lui non plus, il ne voit plus personne.
On est comme des merdes.
En tout cas, je te souhaite de ne jamais me croiser par hasard sinon ta vie va devenir un enfer de jeu de cons.
Ca sonne comme un épisode de Bref!
http://fillehorizontale.canalblog.com/
( Blog sur les relation homme-femme, et les filles en galère, amoureuse, pas douée, qui danse toute seule au milieu de la piste….)
Bonne continuation!