J'oublierai, enfin je crois

Un jour, un vieux jour, je serai assise là. Je porterai à ma bouche un verre ou trois, et puis je me souviendrai. Mais plus très bien.

S’il votait à droite, s’il votait à gauche.
Si on avait couché le premier soir.
Et puis combien de soirs ?

Si l’année était paire.
S’il sucrait ses cafés le matin. S’il fumait des Lucky Strike ou bien des Camel. S’il s’asphyxiait dès le matin et pensait à ouvrir la fenêtre du salon.

Qu’est-ce que j’en saurai, moi. Comment il m’attrapait le visage et quel était le sien ?
Si le soir, je m’endormais amoureuse ou hésitante.
Infidèle et tremblante.

J’oublierai.

S’il chantait faux mais connaissait mes refrains. Si on se donnait des airs, si les gens nous enviaient.
S’il faisait des voeux, ou si j’en faisais pour deux.

J’oublierai les sensations, les sentiments.
Les pays dans lesquels je m’imaginais partir avec lui quand je grimpais sur son scooter.

S’il était l’ex ou le précédent.
Les frissons d’avant, et ceux qui s’en sont suivis.

J’oublierai son rire, les notes qu’il y mettait. J’oublierai certainement sa date de naissance et qui de l’automne ou l’été nous a séparés.

J’oublierai les pendant l’amour et les si tu meurs qu’est-ce que je deviens.

Sa démarche, ses faux airs, ses larmes et puis ses plus grands rêves. J’oublierai l’âge que j’avais, la peur qui me bouffait quand il ne rentrait pas le soir.

Je dormirai avec ses vieux tee-shirts. Comme s’ils n’appartenaient à plus personne.

Il aura été un quotidien, il sera une chanson, un prénom et un je ne sais plus trop, mais je crois bien que je l’aimais certains soirs.

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