Lundi, j’ai perdu ma bague.
Et comme je suis une superstitieuse de merde, je me suis demandé qui allait mourir dans mon entourage, et puisque ça ne se fait pas pour vous, je me suis alors demandé quelle pute de mauvaise nouvelle allait me tomber dessus.
Forcément une pute de nouvelle, tu vois. Que j’allais chialer, tout ça.
Peut-être qu’on allait me découvrir une maladie incurable, que mes projets d’édition allaient tirer leur révérence ou peut-être que j’allais perdre un pied histoire de ne plus jamais aller guincher.
Ou que d’horribles écailles allaient me pousser au niveau du cul, parce que je t’ai pas raconté, mais j’ai quand même mangé de la nourriture à poisson par accident, et ça, ça te change une femme.
J’ai retourné tout mon appartement à huit heures du matin. Je voulais faire Ctrl F, mais Crtl F ça marche pas dans ta vraie vie. J’ai secoué ma couette, retrouvé du fric, déplacé des meubles, arraché le parquet, découpé les rideaux, accusé le poisson rouge de l’avoir avalée, puis désespérée, je suis partie travailler en me faisant le film de mon week-end, histoire d’attraper des indices que je n’ai jamais attrapés. J’avais envie de frapper dans le métro, de brandir ma main et d’accuser les gens. Ma bague salaupiaud de merde, elle est où, hein, elle est où.
J’étais d’humeur irritable. Tu vas bien, non j’ai perdu ma bague, tu déjeunes où, non j’ai perdu ma bague, tu fais quoi ce soir, ta gueule, je te dis que j’ai perdu ma bague.
C’est un être cher ma bague, que j’entamais une phase de deuil, du moins programmée pour le lendemain matin, car j’avais pour mission le soir venu de retourner l’appartement une seconde fois, histoire de me donner de nouvelles chances de tomber sur mon bijou chéri que sans lui, je perds ma vie, mes espoirs, ma libido et mon écriture.
Finalement, iI ne m’est arrivé que des gentilles putes de bonnes nouvelles cette journée-là, que je me suis demandé en fait si fallait vraiment que je retrouve cette bague, parce qu’elle n’était peut-être pas si clémente madame bonnes ondes, de son petit nom. Mais canon comme elle est, et canons comme sont les amis qui me l’ont offert, je me suis tout de même sentie prête à tout pour la retrouver, quitte à mettre mes deux doigts dans l’antre du poiscaille afin de lui faire gerber sa vieille façon de dérober des objets précieux à la maîtresse de maison.
Quel tocard ce poisson.
Le soir, je suis rentrée, j’ai pris de magnésium, paraît que ça aide à réfléchir, un verre de jus de pamplemousse et j’ai attaqué.
J’ai pas attaqué longtemps parce que le magnésium ou le pamplemousse ont eu des effets plutôt immédiats que j’ai retrouvé de suite ma bague dans ma botte .Botte que je ne portais pas cette journée-là. Sinon, j’aurais peut-être été chatouillée tu vois.
J’ai retrouvé ma bague dans ma botte non pas en enfilant ma botte, puisque je te rappelle que je ne comptais pas sortir, j’étais en fouille intense. Non, j’ai retrouvé ma bague en me disant : et si elle était dans ma botte ?
Que j’ai retourné mes deux bottes et qu’elle est tombée.
Je sais, je suis un génie.
Je suis merveilleuse.
Et que si je perds mes bottes, je sais qu’elles seront dans ma bague.
Voilà, sache-le, si un jour tu perds ta bague, ton mec, ton slip, ton portable, ton job, cherche bien dans ta botte.
Et si t’as pas de botte, viens à la maison. Ce que tu cherches est sûrement dans mes pompes. Je t’en prie.
« accusé le poisson rouge de l’avoir avalER, » , ça pique…
Cher Pivot, merci pour ta remarque, je viens de pleurer deux heures, tu comprends bien que faire une faute, c’est un peu la honte, la sensation de nullité qui te prend jusque dans la culotte. BREF, merci pour ton commentaire. CEPENDANT Je vais te dire moi, j’ai pas souvent de commentaires, mais si faire une faute me permet d’en obtenir, on va peut-être avancer… ALLEZ SALUT ! BISOUS PIVOT. PS : tu veux pas être mon stagiaire ?
Reste à savoir pourquoi elle s’est retrouvée dans ta botte … un lecteur en haleine.
Lorsque je cherche vainement quelque chose, j’arrête pour ne pas m’énerver. Généralement, je le retrouve quelque temps après sans l’avoir cherchée.
Je viens parfois lire ta prose CEPENDANT je ne laisse jamais de commentaires. C’est tout à fait injuste. Finalement, l’effet papillon est partout… une faute –> un commentaire de pivot –> une réponse de l’auteure —> une lectrice endormie se réveille. La prochaine fois, peut être même que mon commentaire sera pertinent/amusant/instructif/intéressant/émouvant/utile. Qui sait?
@Harry : je me le demande encore. J’ignore comment elle est arrivée là. La magie quoi. Je suis magique.
@filledesbrumes : j’essaierai de faire d’autres fautes, ou bien je te guette pour les prochains ? Merci pour ton commentaire, ça aussi c’est magique.