Peut-être parce que mon café refroidit. Et que ça m’emmerde.
Que cette journée est lamentable.
Que je ne sais pas tout faire en même temps.
Que j’observe. Que j’analyse, ajoute des théories à mes plus grandes théories.
Que la voiture me berce.
Que j’y pense.
Que mes paupières sont lourdes.
Que le bavardage a perdu sa course. Que j’ai perdu ma langue. Que j’ai l’esprit bruyant.
Que je suis mal habillée. Que je sais que tu vas partir.
Peut-être que je ne parle pas parce que le soleil me fait mal aux yeux et la pluie mal au ventre.
Peut-être parce que je suis impressionnée.
Ou bien affligée, consternée.
Peut-être que je ne dis rien parce que mon verre est vide. Parce que ça pue le tabac. Parce que t’es prêt à tout et que tu me fais peur.
Que je vais te quitter et que je ne sais pas comment te le dire. Que je te prends de haut. Quand tu me prends au sérieux.
Que je t’écoute chanter. Que j’aime pas trop ce vin.
Que je n’ai plus de consistance.
Que je suis éblouie, choquée.
Peut-être que je suis trop petite, trop fatiguée.
Parce que j’aime trop l’orage, alors fermez-la.
Peut-être parce que je mens.
Que j’aime trop ce putain de silence quand il vous met mal à l’aise.