Camille avait déjà poussé son cri : cherche stagiaire. Voilà que c’est mon tour. Tant que les journées ne feront pas mille heures et que je n’aurai pas quatre mains (parce que je te rappelle que j’ai besoin d’écrire) et deux cerveaux (non parce que je vois pas comment un cerveau pourrait gérer deux textes différents tapés sur deux claviers différents), je vais avoir besoin d’un stagiaire.

C’est simple : 

Quand je dis pâtes, tu fais cuire des pâtes. Quand je dis soif, tu me donnes du jus de pamplemousse. 
A chaque fois que je rale : « J’ai plus d’idées », « Je suis crevée » ou « J’en ai marre » tu me tends une clope.
Faut que tu saches rouler les clopes (quand on sera en fin de mois).

Faut que tu me connaisses presque par coeur, donc que tu nous paies quelques vacances préalables pour que je te raconte ma vie. J’adore le ski.

Mais faut pas que t’aies besoin d’argent, parce que je ne rémunère qu’en blagues.
Et je ne suis pas comique tous les jours.

Faut que tu sois roux, ça sera plus drôle.

Faut que t’aimes faire le repassage et trier les fringues, et que t’aies du style quand je suis à la bourre le matin.

Si tu sais épiler et arracher les bandes de cires sauvagement, je te prends.

Faut que t’aimes boire, je t’emmènerai en soirée : regardez, mon stagiaire est roux.
Mais t’as pas le droit d’être plus drôle que moi, sinon je te laisse dans la voiture.

Enfin, j’ai pas de voiture.

J’aimerais que tu sois disponible aux heures de la Poste pour aller chercher les bouquins que je reçois.
Et que tu sois disponible aux heures des bouquins pour les apprendre par coeur.

Ça me ferait plaisir que tu aimes aller chez Ikéa.

C’est sans rappeler que tu dois savoir écrire en français, sans faute, sinon je cogne.

Faut que tu sois fort en Excel, j’ai toujours rêvé de gérer mes comptes et de dire j’aurais pas mis cette fonction moi. 

Si tu aimes tuer des gens je t’enverrai une liste, aussi. (C’est franchement cadeau ça).

Et faut que tu saches que je suis une fille géniale, que tu vas devenir véritablement fan de moi et que t’auras envie de finir mes cafés pour poser ta bouche sur ma tasse. Et que tu mangeras la tasse et qu’on retournera chez Ikéa. 

Par contre, il faudra me vouvoyer. Je t’autoriserai peut-être le tutoiement si on part au ski, si tu me trouves mille followers et si tu m’épiles régulièrement parce que faut reconnaître qu’avec une telle intimité, on sera bien forcé de se lâcher un peu.

Par contre moi je te tutoie d’emblée. C’est normal, j’aime bien faire la chef. 

Ah et j’oublie : faut que t’arroses mes plantes, j’en ai marre de toutes les faire crever.

Bon, envoyez-moi vos candidatures. Je sélectionnerai les meilleures, on ira boire des bières et prendre des photos ensemble dans un petit photomaton pour fêter le début d’une longue collaboration. Puis je les retoucherai sur instagram (si t’es roux), et on pourra les piner (mais moi tu me touches pas).

A bientôt stagiaire de rouquin. Euh, rouquin de stagiaire. Njut !