Ta vie n’a pas d’heure. Quand tu dis s’il te plaît un dernier verre.

Et puis je m’en fiche des excès. Des métros.
D’oublier vos noms.

Et puis je m’en fiche que la nuit se fasse, que le ciel jure, je m’en fiche de vos conneries. Ta vie n’a pas d’heure quand tu trinques, quand tu prends le temps de, quand tu avances dans le noir, quand tu chantes à tue-tête mais que tu chantes faux.

Ta vie n’a pas d’heure en terrasse, ta vie n’a pas d’heure au fond d’un bref petit verre. En tailleur sur la moquette, dans les bras de l’un, dans les rêveries de l’autre.

On s’en fiche des cigarettes qui se terminent. Ta cigarette n’a pas d’heure mais a toujours du caractère.

Ta vie n’a pas d’heure quand ta paille s’aggripe à toi, quand tu prends quelques heures d’ivresse pour relativiser un tout.
Et bizarrement tu n’attends plus rien. Parce qu’ici et maintenant, l’instant crie plus fort que toi. Que demain n’arrivera peut-être jamais et que t’es vivant comme jamais.

Comme tous les samedis soir.

Ta vie n’a pas d’heure. Elle ne se pressera pas pour toi. Elle t’offrira les bons verres et mettra les bonnes rencontres sur ta route. Elle te suppliera peut-être de l’attendre, elle voudra filer plus vite que toi mais n’écoute pas.

Ta vie n’a pas d’heure pour t’apporter le plus grand des sourires, pour t’entendre dire on s’en fout on a le temps, on a tellement temps. Tu crois qu’il est heure ? Ne regarde pas, ne cherche pas d’indice, il est le moment de prendre ce qu’il y a à prendre.

Et si vous me faisiez tourbillonner.

Et si j’arrêtais de réfléchir.

Et si j’intrônisais l’instant.

J’intrônise l’instant.