J’ai commencé cette histoire d’amour en le chevauchant deux trois fois.
J’ai eu le malheur de crier partout qu’avec lui, c’était intense. Que c’était souvent le samedi soir, souvent festif. Que c’était un peu partout. Que c’était selon, quoi.
C’est sûr que j’ai passé de très bons moments sur lui. Les bras en l’air, à crier ma grande joie d’être en vie, les cheveux soudainement au vent. On se la coulait douce. Et on peut même dire que ça démarrait pas mal entre nous.
Y avait pas de couilles, pas de potages, bref, rien à l’horizon pour venir gâcher cette idylle parisienne.
Idylle parisienne de mon cul de mes deux de merde, parce que figure-toi que ce sale petit con de prince charmant, qui s’appelle en fait Vélib si t’as envie de mettre un visage sur son nom, m’a trahie.
Mais violemment. Une trahison comme il ne se fait plus. Et deux fois de suite.
C’est-à-dire que le 16 mars, enfin le 17 parce que je rentre rarement avant minuit sinon-c’est-pas-drôle, j’ai pris un Vélib avec ma carte bleue, à 2h40 dans le 5ème arrondissement. A 3h08, j’ai rangé mon vélib dans le 2ème arrondissement.
Après, j’ai dormi, le temps est passé. Pas un nuage. Jusqu’ici, j’ai aucun intérêt à te parler de ça parce qu’on n’écrit pas sur ce qui va bien. Donc la voilà la couille, le voilà le potage : je chevauche de nouveau mon compagnon Vélib le 24 mars, parce que je suis comme ça moi, j’entretiens. Mais que pendant l’orgasme, j’ai dû en perdre mes moyens et ma carte bleue.
Et que je retourne mon sac, et que je retourne mon appartement, et que je retourne sur les lieux du crime : rien. Et que je fais opposition. Je suis une adulte.
Quatre jours que ma vie est DIFFERENTE. Ta vie est différente sans carte bleue.
Mais figure-toi que Vélib ne s’est pas arrêté là, parce que Vélib, c’est un petit rigolo que personne lui arrive à la cheville de sa putain de pédale. Voilà que 150 euros me sont débités hier parce que paraît-il que le 16 mars, enfin le 17 parce que je rentre rarement avant minuit sinon-c’est-pas-drôle, mon Vélib était mal accroché (mais il y a eu CONTACT) et qu’il a été volé à 8h du matin.
Une réclamation, 6 tweets et trois coups de fils plus loin, je suis dans une rage, que si tu me croises, tu me donnes ta carte bleue ou tu cours. Après avoir crié sur trois gentilles personnes du service Vélib, j’ai quand même eu une préférence pour le : « Vous l’avez mal remis, l’erreur est humaine »
Ouais enfin bon, si elle coûte 150 euros l’erreur, n’est pas humain qui veut.
Il a presque trouvé ça drôle le Monsieur.
Bref, sache que je suis en bataille. Que c’est trop drôle de leur donner ton numéro de carte bleue en disant ah oui mais j’ai plus de carte bleue, je ne sais pas mon numéro de carte bleue, attendez j’appelle la banque, et la banque qui te dit mais c’est quoi ce découvert, ah mais c’est Vélib attendez je rappelle Vélib.
Et sinon, j’ai plus de forfait.
J’ai bien aimé aussi la dame qui m’a dit : la prochaine, faites attention en le remettant. Genre. Comme si l’envie de chevaucher la bête allait me reprendre demain.
Drôle aussi : le nouveau contact qu’on m’a donné : le médiateur Vélib. C’est un peu ton psy de couple. Je vais lui écrire et je lui mettrai du parfum dans l’enveloppe.
Etonnant, il n’existe pas de groupe Facebook rassemblant tous les braves gens comme moi, qui ont rangé leur vélib et qui se sont fait empapaouter derrière. Parce que le Vélib a été volé et qu’on sait pas trop où il vit maintenant.
Je dédicace cet article à Vélib, au médiateur, à ma carte bleue (RIP). Et à ces deux dernières semaines de merde.
Je me marre comme une baleine… ^^

Vivement que tu aies à nouveau une carte bleue pour qu’on aille bavasser au Niq. Mais on ira en métro, hein
Je me déplacerai à pied et je paierai en soutifs